[Étude] La collection : définition, pratiques, et marché…
Une enquête a été réalisée par Artransfer et avec le soutien d’Almanart, afin de comprendre les habitudes du collectionneur, ses attentes, et sa vision de la pratique. L’étude a été réalisée sur un échantillon d’une centaine de personnes, le seul critère étant la possession d’au moins un objet d’art. Les collectionneurs ayant participé à l’enquête sont majoritairement français (80%), et exclusivement européens.
La définition du collectionneur
L’une des données fondamentales de l’étude a été le nombre d’œuvres des collectionneurs interrogés. Ainsi, nous remarquerons que 74% des collectionneurs ont entre 1 et 30 œuvres (dont 41% entre 1 et 10 œuvres), et les 26% restants ont 30 œuvres ou plus.
Cette donnée nous permet notamment de définir la vision que le collectionneur a de lui-même. En effet, si chez Artransfer nous définissons un collectionneur par la possession d’au moins 2 œuvres et la volonté d’en acquérir de nouvelles, il semblerait que les collectionneurs interrogés envisagent la pratique différemment. Ainsi, 56% ne se considèrent pas comme des collectionneurs mais plutôt des amateurs d’art et 14% ne se considèrent pas du tout comme collectionneurs, sur la seule base du nombre d’œuvres dans leurs collections. 71% des personnes interrogées ne savent donc pas s’identifier comme collectionneurs, statistiques qui correspond au 14% de collectionneurs ayant entre 1 et 30 œuvres.
La fréquence d’achat maintient et explique cet écart, puisque 74% des collectionneurs interrogés achètent une œuvre par an ou moins, et 26% en achètent plusieurs par an.
De la même façon, 57% ne jugent pas nécessaire de tenir un inventaire de collection. Ceux qui le font se répartissent à parts égales entre un inventaire papier, digitalisé ou sous forme d’une base de données exhaustive.
Cela semble révéler que les collectionneurs européens achètent des œuvres principalement par passion, hors de toute considération spéculative et professionnelle, d’où la notion d’ « amateur d’art ».
La définition du marché
L’étude des pratiques du collectionneur au sein du marché de l’art nous permet d’en définir les contours et en faire un état des lieux cohérent.
En premier lieu, nous remarquons que presque 80% des collectionneurs achètent des œuvres coûtant en moyenne moins de 5.000 euros, la moitié d’entre eux achetant des œuvres à moins de mille euros.
Ensuite, une prédominance du premier marché s’affirme au sein des collectionneurs interrogés. En effet, 75% des achats d’art effectués ont été réalisés sur celui-ci, la majorité ayant été réalisée directement auprès de l’artiste ou en galerie. 25% des achats correspondent alors au second marché ou au marché digital.
Pourtant, nous remarquons que plus d’un collectionneur sur 3 possède des œuvres dont il souhaite se défaire : cette donnée inclut ainsi les 26% de collectionneurs avertis mais également une partie des « amateurs d’art ». Nous pouvons en déduire que la circularité des œuvres ne dépend donc pas que de la pratique de la collection mais d’autres facteurs extérieurs (changements de tendances, déménagement, …). Dans le cas des reventes d’œuvres, l’étude démontrent que celles-ci passent majoritairement par le biais de connaissances ou de ventes aux enchères.
Néanmoins, l’accès au second marché n’est pas facilité et correspond toujours à une niche de collectionneurs fréquentant le milieu. En effet, la principale représentante du second marché est la maison de ventes aux enchères. Cependant, la communication autour des enchères est focalisée sur les lots les plus importants, et les amateurs d’art non habitués au milieu peuvent penser que de petits objets d’art ne correspondent pas à ce type de vente et s’en détournent, passant ainsi uniquement par le biais de connaissance.
Cela révèle une réelle problématique d’accessibilité du marché et de la culture. En effet, la circularité des œuvres participe non seulement de l’état du marché, mais aussi de l’enrichissement culturel des œuvres et de la visibilité d’un artiste. Il est donc primordial de démocratiser l’identité du « collectionneur » et de la valeur de son œuvre afin de fluidifier le marché de l’art.
Enfin, cette problématique d’accessibilité semble se poursuivre dans les statistiques de revente puisque 64% des collectionneurs interrogés n’ont jamais revendu d’œuvres.
Considérant ces données, nous apercevons qu’un besoin de second marché libre d’accès est bel et bien réel afin de fluidifier la circularité des œuvres et démocratiser la pratique de la collection. Pour cela, les intermédiaires et plateformes en ligne semblent être une solution envisageable puisqu’elles offrent sécurité et discrétion sur le marché. Nous remarquons néanmoins que ces dernières sont encore une solution en développement, puisqu’elles ne représentent que 55% des reventes effectuées par les collectionneurs interrogés.
Quelles conclusions en tirer?
Au terme de cette étude, nous pouvons donc constater l’importance de favoriser la circularité des œuvres et le second marché. Pour cela, il est impératif de supprimer les barrières du milieu et les critères arbitraires qui définissent le collectionneur dans l’imaginaire collectif.
C’est dans ce but qu’a été créé Artransfer. Plateforme digitale de revente d’œuvres d’art entre particuliers, elle offre un cadre confidentiel et sécurisé sur le second marché tout en ne prenant que 12% de commission répartis à parts égales entre le vendeur et l’acheteur.
De l’accompagnement lors du processus de mise en vente ou d’achat, à la gestion de l’inventaire de collection, Artransfer met tout en œuvre pour faciliter et démocratiser la pratique de la collection, encourageant et favorisant ainsi la transmission entre « amateurs d’art » et « collectionneurs avertis ».
Pierre H. pour Artransfer